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Tenir un long projet sur la durée

732ème réécoute de la 1034ème version de l’épisode 01.

1/- Se fixer un objectif dans le temps

Et pour Le Chasseur, cet objectif c’est Septembre. Ca semble loin mais en regardant mon emploi du temps, en prenant en compte les autres projets en cours (et mon boulot, accessoirement). Septembre, c’est très proche. Cependant fixer une date de sortie dès le début du projet permet de rester motivé, à condition qu’elle soit réaliste bien sûr.

Dans le cas de ce projet, je dois monter 21 épisodes très courts (1 à 3 minutes) cela comprend la création des bruitages, la programmation intégrale des synthés pour les ambiances, la volonté de ne pas mixer 2 épisodes de la même manière pour éviter qu’on s’ennuie en l’écoutant et la réalisation/découverte d’animations vidéos pour les versions youtube. En gros, cela représente une dizaine d’heure par épisode.

Septembre…

2/- Faire un suivi précis du projet

21 épisodes, c’est énorme ! A l’heure où j’écris ces lignes, j’en ai 10 et j’ai carrément l’impression d’être devenu un jongleur qui lance des massues enflammées. Chaque épisode doit rester clair et cohérent dans ma tête pour que l’ensemble garde sa logique. Le scénario ne suffit pas à m’aider, les idées de réalisation n’y figurent pas (et demanderaient tellement de temps à ajouter…) et la réécoute d’un ancien épisode me fait souvent retoucher ceux plus récents. De nouvelles idées m’obligent à rouvrir les anciens projets pour les y ajouter. Je suis très pressé d’approcher de la fin mais j’imagine ce que cela va donner quand j’en aurais plus et… je suis inquiet !

J’ai donc acheté un petit carnet :

Dessus, on trouve une page pour chaque épisode et des cases à cocher avec des idées, des choses à modifier, à supprimer ou ajouter. C’est clairement mon meilleur ami depuis quelques jours, ma mémoire. J’y reviens sans cesse et j’apprécie énormément une belle page où toutes les cases sont cochées.

A ce suivi par épisode, j’ai ajouté un tableau Excel (que je partage fréquemment sur les réseaux sociaux).

Il n’a aucun intérêt technique, je sais qu’il faut faire toutes ces étapes. Non, là aussi son rôle est juste de me rassurer. Grâce à un calcul extrêmement précis et intelligent (^^) il me permet de valider les étapes et de faire apparaître une approximation du degré d’avancement. De voir s’afficher aujourd’hui 42,9%, ça fait plaisir. C’est bête, mais ça fait plaisir.

3/- Poser des limites aux retouches

Le problème avec le carnet et les idées qui arrivent, c’est le temps hallucinant que je passe à rouvrir des épisodes qui étaient normalement terminées. Ouvrir Cubase et charger le projet… 5 minutes… Faire la modification mineure : 15 secondes. Un export d’un épisode de 2 minutes prend environ 5 minutes (merci les reverbes). Une fois exporté, je l’écoute sur l’ordi au casque, aux enceintes puis je le passe sur mon téléphone ou ma télé pour voir comment ils y sonnent soit un bon 1/4 d’heure minimum. Certaines fois, je recommence cela 5 ou 6 fois d’affilée pour atteindre ce que je voulais. Jusqu’ici, pas de souci, cela fait partie du projet. Mais quand on rouvre le projet de l’épisode 1 après avoir fini l’épisode 2. puis ceux du 1 et du 2 quand on a fini le 3. Puis 1, 2 & 3 quand le 4 est terminé… Aaaaaargghhhh !!!

Au bout d’un moment, il faut accepter que certains épisodes sont terminés. Finis. On ne les ouvre plus ! Sauf s’il y un erreur énorme à corriger… enfin énorme, un truc quoi… enfin un truc. Un bip d’un quart de seconde qui est situé à L22 dans le panning et qui serait certainement mieux à L32 !!! Raaaaaaaaah !!!

Bref, c’est dur de lâcher prise mais il faut aussi accepter que le projet ne sera pas parfait au final. Qu’il restranscrira plus tard un état. Celui de vos connaissances et de votre expérience au moment où vous l’avez fait. Pas de doute que le projet suivant sera meilleur. Et celui d’après. Et celui d’après. Quand vous les re-découvrirez plus tard, le chemin parcouru devra vous sauter aux yeux (ou oreilles dans ce cas).

4/- Ne pas spoiler

J’avais fait le choix de ne publier la fiction qu’une fois l’ensemble fini pour assurer la cohérence du mixage entre les épisodes et aussi pour que les auditeurs/trices puissent découvrir l’histoire en temps réel. Ce qui me gêne le plus aujourd’hui, c’est mon impatience. Je suis impatient de partager la fiction avec vous. Je pourrais alors inonder les réseaux sociaux d’ambiances, de visuels, mais je me limite au minimum car je souhaite vous garder la surprise de l’univers (co-créé avec Tristan Lohengrin d’ailleurs, roh mince… SPOILER !). J’éviterai donc d’apporter quoi que ce soit qui concernerait la fiction à MP3@Paris.

C’est aussi le conseil que je donnerais à celles et ceux qui travaillent sur internet, ne postez pas trop sur votre projet. Faites du teasing, mais léger ! Ne postez pas les musiques, les scénarios pour « relecture » à tout le monde comme je le vois souvent. Proposez à quelques personnes d’y jeter un oeil, de donner un retour dessus.

Je remercie à ce sujet Simon Bigot à qui je poste souvent des trucs pour avoir son avis. Il y a ensuite un temps d’écoute et de réflexion qui nécessite d’accepter certaines choses et pas d’autres. C’est dur et cela ressemble à ça :

Pote : Tu devrais modifier ça à ce moment !

Mon cerveau (pendant 1 semaine) :

  • Lol. Nope. (jour 1)
  • De toute façon je ne vois même pas ce que… (jour 2)
  • Ouais, je vois, mais c’est un choix de réalisation, c’est la représentation de ma vision de l’oeuvre (jour 3)
  • De toute façon personne ne peut comprendre mon travail (jour 4)
  • Mais c’est vrai qu’en modifiant un peu ça pourrait mieux passer pour tous… (jour 5)
  • J’ai modifié ! C’est mieux ! (jour 6)
  • Est-ce que j’aurais vraiment du modifier ? Est-ce que je ne me suis pas vendu moi même ? (jour 7)

Alors oui, il y a des choix de réalisation. Qui correspondent à votre idée. Parfois, elles vous correspondent intimement et vous n’imaginez pas les changer car ce sont elles qui font ce que votre oeuvre sera au final. Mais parfois des conseils, des avis, des ressentis vous permettent de mettre le doigt sur ce que vous n’aviez pas encore vu et que vous ne verrez peut être pas mais qui fera que votre travail sera plus accessible ensuite. Il faut faire la part des choses entre ce qui est essentiel et voulu et ce que vous n’avez pas choisi et qui peut être modifié.

5/- Se faire plaisir

Règle n°1 en fait. Je ne pense pas que cela transpire dans cet article mais pourtant… je prends mon pied à le faire (je transpire des pieds, quoi) ! Et faites des sauvegardes fréquentes…. d’ailleurs faut que je le fasse, à plus !

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