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Ma façon de composer de la musique

Cet article pourrait s’appeler « Une façon de composer de la musique » mais cela sous-entendrait que je vous propose « une façon de composer ». Ici, je vous présente seulement ma façon de faire, tout en étant conscient qu’elle ne plaira pas aux musiciens qui la liront. Car, non, je ne me suis jamais considéré comme un vrai musicien. Cela va faire 18 ans que je bricole, bidouille dans mon coin; avançant en musique comme j’avance dans la vie, par une démarche scientifique basée sur l’erreur et la correction.

Avant d’expliquer plus précisément, je tiens à signaler que je parle de cela aujourd’hui suite à un échange avec Mity sur Twitter et suite à des posts très intéressants sur le droit d’auteur écrits par Neil Jomunsi ces derniers jours (j’en profite au passage pour vous recommander sa chaîne Storyfication qui est excellente).

Illustrer et plus

J’ai commencé la musique dans le but d’illustrer. D’illustrer des jeux vidéos pour commencer, cela n’a pas donné grand chose. Mais l’envie d’illustrer, de raconter des histoires par ce biais m’a plu dès le départ. J’aime énormément le travail des compositeurs qui donnent des thèmes aux personnages des fictions pour lesquelles ils travaillent, aux lieux, aux moments. Qui n’a pas été touché pendant le film La Mission par le thème Gabriel’s Oboe d’Ennio Morricone ? Qui n’a pas souri lorsque revenait le thème d’Aerith de Uematsu Nobuo dans FFVII ou encore mordu l’intérieur de ses joues en entendant les premières notes de Married Life de Michaël Giacchino ?

La musique va bien plus loin que l’illustration bien sûr. C’est justement ce qui m’a toujours plu. J’aime l’associer à des images ou des textes, le lien avec la fiction sonore est évident. Si je m’amuse autant, aujourd’hui, dans ce domaine de création c’est parce qu’il me permet de créer ma musique pour accompagner mes histoires. Même si j’utilise parfois les musiques d’autres personnes, je suis persuadé qu’on ne peut pas récupérer ces fameux « thèmes écrits par d’autres pour autre chose ». C’est pour cela que je pense qu’il est préférable de composer (ou faire composer) sa propre musique pour sa propre oeuvre.

Comment faire ?

Je cite des très beaux thèmes dans le paragraphe précédent et ils ont été écrits par des géants de la musique, qui ont une connaissance immensément grande de la théorie musicale, de la composition, de l’orchestration. Ce que je n’ai pas. Cela ne m’empêche pourtant pas de créer. J’ai commencé à composer pour le concours de musique « Les Noctaventures« , un thème y est donné (une phrase + une image) et les participants ont 24 heures pour écrire, jouer, enregistrer une musique. C’est un excellent exercice, imaginer le lieu par exemple, imaginer le son de base qui le définit, l’ambiance autour, ajouter un instrument, tester, rater, recommencer… et faire apparaître les images d’abord dans votre tête puis avec un peu d’entrainement dans celle de vos auditeurs.

Comment faire ? Parce qu’en fait, c’est vague au dessus…

Pas de solution miracle, mais voici un exercice pour ceux qui voudraient se lancer. Ouvrez votre DAW/STAN préféré, insérez une ligne d’instrument et cherchez 2 notes qui vous plaisent. 2 notes qui se répondent. Qui s’enchaînent. Vous les avez ?

Ecrivez-les, l’une après l’autre, sur une mesure chacune. Si elles sont assez grave, laissez-les ainsi. Si c’est assez aigu, passez-les un octave en dessous. C’est votre ligne de basse.

Ouvrez une autre piste. Essayez de placer 4 notes sur chaque mesure précédente. 4 sur votre première note basse, 4 sur l’autre. Copiez-collez l’ensemble à volonté. Ecoutez.

Est-ce que cela raconte une histoire ? Où êtes-vous ? Que ou qui voyez-vous ?

Ne pourriez-vous pas ajouter un troisième instrument pour ajouter des détails ?

Un quatrième ?

Retirez les 2 notes basse de départ, pourraient-elles être remplacées par 4 nouvelles ?

Ratez…

Recommencez…

Créez…

Du coup, on peut composer tout ce qu’on veut avec tout ce qu’on veut ?

Du coup, oui.

Vous voulez utiliser un logiciel qui fournit lui même la suite d’accords sans que vous ayez à les écrire ? Faites-le ! De toute façon, elles ont déjà été écrites, jouées, utilisées des milliers de fois. Pour autant, les plus récentes utilisations de ces progressions sont-elles des plagiats sans âme ?

Vous aimez un sample de batterie ou de flûte trouvé sur le net ? Prenez-le, modifiez-le, mélangez-le, utilisez-le ! Vous en ferez, de toute façon, quelque chose de nouveau !

Un vst permet de bloquer vos notes en fonction de la ligne d’accords simplifiant ainsi l’écriture de la mélodie ? Oui, mais qui écrit la musique ? Et bien : vous, et plus facilement, surtout avec votre manque de connaissances ! :p

Et l’originalité dans tout ça ?

L’originalité elle va venir, avec le temps. L’originalité ce n’est pas la complexité. L’originalité, c’est vous, c’est en vous. C’est cette petite chose qui vous fait vibrer quand vous approchez de ce que vous aimez. Tant pis si elle ne fait pas vibrer les autres, tant mieux si elle le fait. Créez pour vous avant tout. C’est évidemment valable pour tout sorte de création, pas seulement pour la composition.

Quel rapport avec le domaine public ?

J’y viens. La façon de penser de Neil dans ses articles, c’est la même que la mienne. Je suis inspiré par énormément d’œuvres, de musiques, de sons qui rythment mon quotidien. De cet immense bouillon de (pop-)culture naissent évidemment mes compositions. Comment alors justifier une totale paternité sur ces créations ? Et bien, ce n’est pas possible. Point final.

C’est pour cette raison que mes créations sont sous une licence qui permet de les utiliser comme on veut, de les mixer, les modifier. La seule chose que je demande, c’est qu’on me le dise, pour que j’entende ce que vous en avez fait. Ca fait toujours plaisir.

Je remarque en écrivant ses lignes et en relisant le post de Neil que j’utilise la licence BY-SA depuis 15 ans et que j’ai adjoint le supplément NC (non-commercial) sans vraie raison. Je file corriger tout ça.

Continuez à créer, partager, rêver et faites d’internet un monde chouette !

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